Ecriture d���une femme migrante : Autour d���Ying Chen, ��crivaine qu��b��coise

Abstract

L���apparition des ��critures migrantes proprement dites au Qu��b��c se situe vers l���ann��e 1983 avec la parution du roman La Qu��b��coite de R��gine Robin et du premier num��ro du magazine transculturel Vice et Versa. Au d��but, c���est plut��t avec m��fiance que les textes de la premi��re g��n��ration ont ��t�� accueillis, alors que ceux de la g��n��ration suivante ont particip�� �� l���av��nement d���un nouveau ph��nom��ne d'institutionnalisation des ��critures migrantes. Ying Chen est un des auteurs migrants au Qu��bec qui ont fait un certain succ��s dans la litt��rarit�� et la popularit��. Depuis son arriv��e en 1989 �� vingt-huit ans, elle a publi�� huit romans et un recueil d���essais au Qu��bec. Son premier roman, ainsi que son deuxi��me, ont ��t�� bien accueillis par la critique. Avec son troisi��me roman,Ingratitude, elle a remport�� le prix F��mina et le prix Qu��bec-Paris. Mais elle a ��t�� choqu��e par la ghetto��sation de ses oeuvres dans le cadre de la litt��rature migrante. Refusant d�����tre l���objet de l���orientalisme, elle fait des efforts pour que ses oeuvres portent une valeur universelle. Notre ��tude focalis��e sur l�����volution de son monde litt��raire est divis��e en trois parties, l�����criture du deuil de l���origine, celle de la femme et celle du vide. Ying Chen qui a fait une immigration volontaire ne tient pas au pays natal. Les racines lui ��voquent plut��t un m��moire du pass��qu���elle veut oublier. Les racines du lotus symbolisant le destin tragique des femmes chinoises, sont li��es �� l���odeur de l���eau, o�� elles se pourrissent, qui domine sur l���odorat de la locutrice de La m��moire de l���eau. M��me apr��s l���immigration au Qu��bec, cette odeur qui ne la quitte pas sugg��re de la douleur et de la blessure dont son ��tre souffre encore. Commenc��e par besoin d���exprimer le manque de l�����tre qui a perdu son origine et le sentiment de l���exil, l�����criture d���Ying Chen s�����volue en celle de la d��territorialisation. Lib��r��e des barri��res ethniques et culturelles, son ��criture est pleinement ouverte �� l���autre, si bien qu���elle r��ussit �� porter une valeur universelle qui ��chappe aux lois spatiales et temporelles. Dans son derni��re oeuvre publi��e en 2008, elle exprime qu���on ne peut rien poss��der et que notre ��tre ne peut exister qu���en se donnant �� l���autre et que la vie n���est que la trace de l���autre